Ce blog contient plus de 229 000 pages aux thèmes variés :
Politique, humour, écologie, musique, histoire, cinéma…
Il regroupe 38 000 articles qui ont été lus par 94 000 visiteurs
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Une cuisinière « cordon bleu.»
Sous l’Ancien Régime, ce cordon bleu était celui de l’ordre du Saint-Esprit, fondé par Henri III le 31 décembre 1578.
Il était réservé à l’élite du pays, pas plus de 100 membres devant prouver 3 quartiers de noblesse. Le roi en était le grand-maître.
Au début du XXème siècle, la mode des cordons bleus se développa. Il y en eut pour les beaux esprits, pour les paquebots qui traversaient l’Atlantique en temps record, …et pour les cuisinières
« Une chaleur caniculaire. »
Canicule est une étoile de la constellation du Grand Chien. En latin « canicula » signifie « petite chienne.»
Du 22 juillet au 22 août, Canicule se lève et se couche en même temps que le soleil. Elle est donc l’étoile de la chaleur.
Les Romains, redoutant cette période de grandes chaleurs et voulant apaiser Canicule, lui offraient un chien roux (comme le soleil) en sacrifice.
« Côté cour, côté jardin. »
Dans le Mariage de Figaro, Beaumarchais dénonce par la voix de Figaro les injustices sociales, les privilèges et l’insolence des nobles. Or, il se trouve qu’un jour de 1784, aux Tuileries, les comédiens français répétaient la pièce. Leur scène regardait la Seine. Ils avaient donc côté cœur (à gauche) la cour du Palais des Tuileries et à droite un superbe jardin qui s’étendait jusqu’à la place Louis XV (aujourd’hui la place de la Concorde).
À gauche : la Cour.
À droite : le jardin.
Dorénavant, le côté cour serait le côté de la scène qui se trouverait à gauche de l’acteur et le côté jardin celui qui se trouverait à sa droite.
(D’après Gilles Henry, L’habit ne fait pas le moine, Ed. Tallandier 2003)
Le baron tuait des bécasses,
Il les rapportait aux cuisines du château.
(Il se régalait de ces oiseaux
Et en offrait à ses invités)
À la fin des diners,
Il rangeait les têtes
Sur une grande assiette.
On lui apportait un peu de graisse.
Commençait alors la grand-messe !
Il oignait les têtes,
Les fixait sur des lancettes
Qu’il piquait sur un bouchon.
Il faisait tourner sa construction
D’un coup de doigt
Tous les convives comptaient
Un, deux, trois…
Quand le tourniquet s’arrêtait
Le bec d’une des bécasses pointait
L’invité qui allait se régaler.
Le baron grillait alors à la bougie
Les petits crânes. La graisse crépitait.
La peau rissolée fumait.
Le chanceux dégustait à l’envi.
Les convives trinquaient à sa santé.
Et quand le vainqueur avait terminé,
Il devait raconter
Une histoire drôle aux déshérités.
Paulin ÉPOULOTE
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Un poème jamais ne valut un diner.
J. Berchoux
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UN NORMAND
Pendant notre voyage, ma compagne
Ne regardait point la campagne.
Mais soudain elle sourit :
-Ah !, voici une chose inouïe :
La chapelle du père Mathieu.
Je la regardai, l’œil curieux.
Elle me donna ces précisions :
-Mathieu, dit « Père-la-Boisson »,
Est un ancien sergent
Qui unit la grosse blague militaire
À la malice finaude du Normand.
Grâce à l’habileté d’un clerc,
Il devint chef-concierge
De cette chapelle dédiée à la Vierge,
Fréquentée par les filles enceintes.
Mathieu a même osé
Baptiser
Une statue de la sainte,
Marraine du pieux centre :
Notre-Dame-Du-Gros-Ventre.
Il ne croit guère à sa patronne
Mais il s’y cramponne
De peur d’être excommunié
Et il la ménage par intérêt financier.
Il vient de composer une prière,
Chef d’œuvre d’humour involontaire
Où la bizarrerie
Se mêle à la bigoterie.
Voici cette oraison étonnante :
« Protégez votre servante,
Bonne madame la Vierge Marie,
Patronne des filles mères
En ce pays et par toute la terre.
Moi qui ai fauté dans un moment d’oubli,
Recommandez-moi surtout
À votre Saint Époux.
Ne me jetez pas la pierre.
Intercédez auprès de Dieu le Père
Pour qu’il m’accorde un bon mari. »
L’évêché ayant mis son veto,
Mathieu vend sa litanie
Sous le manteau.
Elle passe pour salutaire
À celles qui, demeurées célibataires,
La récitent avec onction.
Comme sa Patronne
Ne lui procurait pas une rétribution
Suffisante, Mathieu en personne
Fit preuve d’imagination :
Il façonna de ses mains
Les statues de plusieurs Saints
Sensés guérir diverses maladies
Et les peignit en bleu-gris.
Son négoce devint si prospère
Que les places de rangement manquèrent
Dans la chapelle.
Il a donc bâti à côté un magasin
Pour y entreposer les saints.
Il est souvent questionné par les fidèles :
-Qué saint est l’meilleur pour les oreillons ?
-Y a saint Osyme qu’est bon.
Y a aussi Gervais
Qu’est pas mauvais !
Puis Mathieu s’est mis à boire.
Il est gris tous les soirs.
Et de son ébriété, il note les degrés
Sur le saoulomètre qu’il a inventé.
C’est devenu sa principale activité.
La chapelle ne vient qu’après !
Par exemple, il dit :
-D’puis lundi,
J’ai pas passé cinquante-deux.
Ou :
-J’étais entre trente-neuf et quarante-deux…
Ou :
-J’me croyais dans les cinquante,
V’là qu’j’me vois dans les soixante !
Ou
Il avoue
-J’avais bien soixante-huit, soixante-dix !
Il affirme n’avoir jamais atteint
Quatre-vingt
Mais comme ses observations
Cessent d’être précises
Quand il a passé soixante-dix,
On ne peut se fier à ses affirmations.
Lorsqu’il reconnait soixante-dix,
Soyez tranquille, il est vraiment gris.
Dans ces moments-là, Claire,
Sa femme, se met en colère :
-Bougre d’ivrogne, cochon !
-Veux-tu m’laisser !
Gueule pas. Sinon
J’vas te rosser.
Tant qu’j’ai pas atteint l’mètre,
Y a pas d’mal. Si j’passe l’mètre,
Là, j’te permets de moraliser !
Nous, on franchissait
Le seuil de la chapelle,
Quand deux clientes lançaient cet appel :
-Auriez-vous un Saint Irénée ?
-J’vas vous donner ça.
Mathieu disparut puis revint consterné.
Il levait les bras :
-J’sais pas
Oùsqu’il est ; je l’trouve pas !
Alors sa femme lui dit :
-C’est-y pas celui qu’t’as pris
Pour boucher l’trou d’a cabine à lapins ?
-Nom de nom, ça s’peut ben !
Avec mon amie, on suivit Mathieu.
Irénée était bel et bien
Piqué en terre comme un simple pieu.
Il servait d’angle à la cage des lapins.
Les clientes alors s’agenouillèrent,
Et se mirent en prière.
-Vous v’là dans la crotte,
J’vas vous chercher une botte
De paille comme prie-Dieu,
Dit Mathieu
Qui revint tenant aussi un litron :
-Buvons !
Avec des amis,
Faut aller au moins à soixante-six !
Signé du pseudo : Gérard Manvussa
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La foi est le triomphe de la théologie sur la faiblesse humaine.
Voltaire
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Aux éditions EDIFREE, déjà parus :
Tome 1 (34 contes)
Tome 2 (40 contes)
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Le Busard
Tape sans cesse
Sur sa grosse caisse.
Que croyez-vous qu’il advint ?
Rien.
Les voisins
Chagrins
Ne savaient
Plus à quel saint
Se vouer.
Qu’ils reprennent du poil de la bête.
Il y aura bien une fin
A la fête.
Police, mairie, oyez :
« Nos oreilles sont encore broyées,
Nous demeurons des victimes
Quoi que nous fîmes.
Lûtes-vous nos missives
Relatives
Aux nuisances en live ?
Vous occupâtes-vous de nos réclamations ?
Pour faire taire le Busard
Avez-vous été à notre écoute ?
On a des doutes
Sur l’efficacité de l’administration.
Ou est-ce malencontreux hasard ? »
Busard, mon sire,
Combien faut-il de boules de cire
Pour amoindrir
Ta ire ?
On déguste.
C’est pas le must
C’te zizique plein pot.
De plus, adieu l’dodo !
Lu sur Agoravox le 4/1/2012
La « TVA sociale » est un thème controversé qui va finir par devenir une mesure incontournable et une fois mise en place, il sera difficile de revenir en arrière ? Pour faire passer une telle mesure, il faut un contexte de crise et une propagande mensongère d’autant plus facilement acceptable qu’elle sera présentée de manière simpliste, tronquée, faussée et que quand la crise est présente, les craintes annihilent la raison et l’opinion est prête à gober n’importe quel mensonge. Le principe de cette TVA, c’est de remonter de plusieurs points le taux standard qui est de 19.6 pour transférer, dit-on, le financement de la protection sociale depuis le travail vers le consommateur. Ce transfert aurait pour effet de rendre compétitifs les productions françaises et de renchérir les importations de produits à bas coûts. Toute cette rhétorique représente une somme de contresens et de mensonges dignes d’un système totalitaire.
Point 1. La protection sociale serait financée par le travail. C’est faux, sauf si la protection sociale est réduite à l’assurance chômage. La solidarité nationale, et on ne va pas jouer sur les mots, repose entre autres sur des tas de dispositifs, fiscalité locale, impôts sur le revenu, CSG, RDS, etc. L’idée qu’on prend de l’argent sur les travailleurs pour le mettre dans une cagnotte et le répartir vers le RSA, l’ASS, l’AHH, La Sécu etc. est fausse. D’ailleurs, le principe de la solidarité repose sur une indistinction de l’imposition. Il y a une assiette et des dépenses. Les deux sont votées par le Parlement sur proposition du gouvernement. Depuis la fameuse vignette pour les vieux, l’opinion a été préparée à consentir à des impositions ciblées ce qui est une hérésie en politique. On se souvient de la journée de travail supplémentaire pour les vieux et la canicule. Les ressorts de la rhétorique de la TVA sociale sont erronés dès le départ. Mais c’est voulu. C’est le principe même de l’escroquerie intellectuelle érigée en mensonge politique.
Point 2. Le travail sera mieux rémunéré si le travailleur a moins de charges sur la fiche de paye. C’est partiellement faux sur un point. Cela suppose que les salaires augmentent or, si cette réduction de charge a pour objectif de rendre plus compétitif les produits français, les entreprises doivent répercuter cette baisse de charge sur les produits pour les rendre moins chers à l’exportation. Vu l’expérience des restaurateurs et le résultat sur les tarifs de la carte, on peut être dubitatif sur cette baisse de coût. Par ailleurs, les consommateurs sont aussi des travailleurs et si la TVA passe à 23 ou 25, eh bien ce coût de la protection sociale sera financé indirectement par les travailleurs qui paieront plus cher ce qu’ils veulent acheter, étant entendu que les produits vendus en France sont souvent importée et ne sont pas forcément à bas coût. Exemple des écrans plats ou des smart phones.
Point 3. Il faut rendre plus chers les produits importés à bas coût. Là on se fout carrément du Français moyen, à moins qu’il ne soit un illettré du calcul mental. Une chemise venue de Chine vendue 5 euros sera toujours à bas coût, même avec une TVA augmentée à 25 %. Parce que 5 % de TVA supplémentaire sur ce produit, cela représente un prix final de 5.25 euros. En plus, l’hypothèse 25 serait hautement improbable. Pour mémoire, la TVA en France se situe au dixième de point près au niveau de la moyenne européenne.
Point 4. Ces exonérations de charges, elles iront pour l’essentiel dans la poche des entreprises. Car la plupart des multinationales et des PME françaises n’ont pas besoin de mesures spéciales pour continuer à exporter. Cette TVA sociale permettra de sauver quelques centaines de PME et quelques milliers d’emplois. C’est tout et d’ailleurs, Alain Madelin s’est exprimée sur ce sujet en affirmant que l’incidence de ce dispositif est marginale et que la TVA sociale n’a aucun intérêt pour préserver l’emploi. Ce qui n’empêche pas Hervé Morin de désigner ce dispositif comme une TVA emploi.
Point 5. Au final, les Français paieront l’addition et la TVA sociale risque d’être un moyen détourné pour faire entrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Le pouvoir d’achat baissera et ce sera la « TVA » du gagner moins car on perd de l’argent si les produits sont vendus plus chers. Mais c’est présenté par nos communicants comme une mesure vertueuse au service de l’emploi. En vérité, c’est un troisième plan de rigueur présenté et conçu pour ne pas apparaître tel aux yeux de l’opinion publique. Conclusion. Si cette escroquerie passe, il n’y a plus rien à espérer de la politique et le PS est pour une fois du côté de la vérité en présentant la TVA sociale comme une faute économique et sociale.
Pour finir, on ne peut pas priver le citoyen d’un éclaircissement idéologique. Cette mesure vise à favoriser les conditions d’un milieu social, technique et productif afin de privilégier ces espèces modernes, à échelle suprahumaine, que sont les entreprises industrielles. L’homme est l’instrument du productivisme, de l’économisme et bientôt, du totalitarisme technologique.
Etc.
Que ce soit pour soigner un petit rhume, enlever une tache de rouille, ou chasser les mauvaises odeurs, les trucs et astuces de grands-mères fonctionnent à merveille. Des petits secrets qu'il suffit de connaître tout simplement !
La santé avant tout. Vous avez mal à la gorge ? Avant de courir chez le médecin ou de prendre un sirop oublié dans votre placard depuis 6 mois, faîtes-vous une bonne infusion maison ! Rien de plus simple : en l'occurrence, il vous suffit de faire bouillir de l'eau, d'y ajouter du miel au tiers. Vous pouvez également rajouter du citron, qui a des vertus antiseptiques puissantes. Si vous n'aimez pas le miel, vous pouvez également infuser du thym.
Pour lutter contre l'acné, rien de très original mais le remède a fait ses preuves : coupez un citron en deux, et se l'appliquer plusieurs fois par jour sur les boutons. Ils pourraient bien avoir disparu dès le lendemain.
Enfin en cas de brulure par exemple, appliquez sur la partie lésée une pomme de terre coupée en deux. Vous pouvez également râper la chair et l'enrouler dans une gaze.
Le secret des dents blanches. Qu'on se le dise, nos ancêtres n'avaient pas nécessairement les dents moins blanches que nous. Le blanchiment des dents en institut n'existait pas, mais cela n'empêchait pas de garder un sourire éclatant. Le bicarbonate de soude ou bicarbonate de sodium est un produit vieux comme le monde qui a fait ses preuves. Ajoutez une pincée de bicarbonate sur votre dentifrice et brossez-vous soigneusement les dents. Faîtes-cela quelques jours environ deux fois par mois. Ce produit vendu en pharmacie a un inconvénient, il a mauvais goût. Mais comme dit l'adage, il faut souffrir pour être beau.
Un produit détachant miracle. Ce savon 100% biodégradable vous évite d'utiliser des produits toxiques d'entretien. Il est parfait pour nettoyer les sols comme le parquet, lino et carrelage, dilué dans de l'eau. Avec ses propriétés dégraissantes, il vous permet également de récupérer des vêtements dotés de taches coriaces. Dans ce cas, retournez sur l'envers votre vêtement taché, et appliquez du savoir noir sur la tache. Faîtes pareil sur l'endroit. Après avoir frotté, vous n'avez plus qu'à mettre votre linge à la machine. Propreté garantie ! Sang, graisse, huile, les saletés les plus difficiles à éliminer auront disparu ! Vous en trouverez facilement dans les magasins de bricolage ou dans les enseignes bio.
Halte à la fumée et aux mauvaises odeurs ! Si vous adorez cuisiner ou qu'au contraire la faiblesse de vos talents culinaires est telle qu'une odeur de cramée se dégage facilement de chez vous, il y a un remède très simple. Il vous suffit de verser du vinaigre blanc dans un récipient que vous laisserez dans la pièce. Les mauvaises odeurs seront absorbées. Faites de même dans votre frigo. Le lait peut également y remplacer le vinaigre blanc.
Pour trouver le remède de grand-mère adapté à votre situation, vous pouvez consulter les sites trucsdegrandmere.com, remedesdegrandmere.com ou encore l'astucerie.
Natacha, rédaction MaNews
LE GÂTEAU
Elle s’appelait madame Anseur, disons,
Pour qu’on ne découvre pas son vrai nom.
Elle ne recevait que des hommes supérieurs.
Etre reçu chez elle, constituait un honneur.
Son mari jouait un rôle de satellite obscur.
Etre l’époux d’un astre est une épreuve dure.
Cependant ce mari-là
Eut l’idée de créer un Etat dans l’Etat.
Sa femme recevait.
Lui aussi recevrait.
A l’agriculture il s’adonnait.
Son public l’écoutait.
Ses amis venaient
Les jours où sa femme invitait,
De sorte qu’on se mêlait.
Ou plutôt non, on formait
Deux groupes bien
Distincts. Madame et ses académiciens
Occupait le salon Régence.
Monsieur se retirait au fumoir
Avec ses connaissances.
Ironiquement et par caricature,
Mme Anseur appelait le fumoir :
« Le salon de l’Agriculture »
Les élites du salon dédaignaient
Les agriculteurs jugés trop niais.
Les réceptions s’effectuaient
Sans frais : une brioche et du thé.
Voilà tout.
Monsieur eut préféré de beaucoup
Deux brioches, une pour le salon,
Une autre pour le fumoir.
Mais madame fit une juste observation.
Cette manière de voir
Indiquerait trop clairement
Deux réceptions. Deux clans.
Monsieur n’avait pas insisté.
Une seule brioche sera apportée.
Mme Anseur en réservait les honneurs
A son Académie
Et passait ensuite la pâtisserie
Aux agriculteurs.
Or ce gâteau,
Fut bientôt
Un sujet d’observation :
La maitresse de maison
Confiait cette mission
A l’un des invités du salon.
Etre découpeur
Quel honneur !
Et la fonction entrainait de la supériorité,
Une sorte de royauté.
Le sceptre était le couteau,
L’emblème était le gâteau.
Le découpeur régnant était remarqué
A ses attentions marquées
Envers la maîtresse de maison.
On appelait ces heureux du salon
« Les favoris du gâteau brioché »
Lorsqu’un favori s’attendait à être muté,
Montait dans l’Académie une nervosité affichée.
Puis l’heureux élu était félicité
Aucun laboureur, bien évidement,
N’eut droit à ce privilège de favori
Et Monsieur était évincé, naturellement
La brioche fut découpée par une série
De poètes, de musiciens, un président…
Puis un grand professeur calculaient
Les portions pendant quelque temps.
Un ambassadeur prit le relais.
Pendant qu’un favori régnait
Chacun témoignait
Une grande considération à M. Anseur.
Mais à l’heure
De la chute, il passait le couteau
Au suivant et se mêlait de nouveau
Dans la foule des admirateurs
De la « belle madame Anseur ».
Cet état de choses dura longtemps,
Longtemps.
Mais les comètes aussi palissent,
Perdent de l’éclat, vieillissent.
De fait, diminua l’empressement
Des découpeurs, forcément.
Mme Anseur avait beau manifester
Politesse, amabilité,
Hélas, on coupait à regret.
On conservait la charge contre son gré.
Les élus devinrent rares,
De plus en plus rares.
Pendant un mois, ô prodige, M. Anseur
Ouvrit le gâteau baladeur.
Puis il s’en est lassé.
L’on vit alors Mme Anseur, blasée,
Découper elle-même.
Le lendemain, elle força un invité,
- Un pénultième ?-
Qui n’osa point se rétracter.
Le symbole étant connu de tous,
On se regardait en dessous
Avec des yeux de pharisiens.
Couper la brioche n’était rien
Mais les privilèges qui y étaient
Liés, maintenant épouvantaient.
Alors dès que le plateau paraissait,
Les académiciens passaient
Dans le fumoir se mettre à l’abri
Derrière le mari
Qui souriait tant et plus.
Les années passaient.
Et personne ne découpa plus.
Or un soir, un homme se proposait.
De la brioche, il ignorait le mystère.
Tous, sauf lui, se retirèrent.
-«Vous acceptez de découper ? »
-« Je suis ravi de l’honneur de participer
Avec le plus grand plaisir. »
L’époux, surpris, se mit à rire.
L’assistance s’étonnait.
Le jeune homme ne comprenait
Ni les gracieusetés discrètes
Ni l’espoir de reconnaissance muette
Que témoignait la maitresse de la maison
A son attention.
La soirée suivante, il eut l’air préoccupé.
Inquiet, il regardait l’assemblée huppée.
Il comprit quand sonna l’heure du thé.
Le valet parut, Mme Anseur, folle de gaité,
Saisit le plat, chercha des yeux son jeune ami.
Mais il était parti…
Au fond du fumoir. Elle fit une approche
« Mon cher monsieur, lui dit-elle,
Voulez-vous découper cette brioche ? »
Il balbutia et rougit jusqu’aux oreilles.
Alors, pris de pitié, monsieur Anseur
Se tourna vers madame Anseur :
« Voudrais-tu, charmante créature
Ne point nous interrompre,
Quand nous causons agriculture. »
Depuis, personne n’a plus à rompre
La brioche de malheur
De madame Anseur.
Dans un ancien temps,
A l’heure de sa mort,
Après avoir récité le confiteor,
Un meunier légua à ses enfants :
Le moulin
A Célestin,
L’âne
A Diane
Et son chaton
A Anton.
Ce dernier se dit :
« Les deux ainés
Pourront gagner
Leur vie.
Mais moi,
Anton, une fois
Le chat mangé,
Ma vie sera abrégée
Pour de bon ! »
Alors, le chat lui répond
Du tac au tac
«Mon maître, vous m’êtes agréable.
Donnez-moi un cordon, un sac
Et des bottes imperméables.
Vous allez voir la scène !
Je vais dans la garenne
Là-bas, y a pleins d’lapins.
J’vas en attraper un. »
Chat Botté met une carotte
Dans son piège et clac
Un lapin passe, rentre dans le sac
…Et grignote.
Tout à trac
Le chat chasseur
Tire sur le lacs
Pour le fermer
Et piéger le rongeur
Trop gourmet.
Tout fier, Chat Botté débarque
Au château du monarque.
Il lui fait grande révérence
Et dit : « Excellence,
Voici un lapin exquis
Que monsieur le marquis
De Carabas, mon maître,
M’a chargé de vous remettre. »
-« Tu le salueras
Et le remercieras. »
Le jour suivant, d’emblée,
Chat Botté pose le sac
Empli de grains de blé
Au milieu d’un champ. Clac !
Le mistigri
Prend deux perdrix.
Et va les apporter au roi.
Sachant qu’à chaque fois,
Il va recevoir
Un bon pourboire,
Le Chat assez vénal
Livrera au palais royal
Tous les gibiers qu’il a pris.
Un soir il apprit
Que le roi et sa fille allaient
Le lendemain se promener sur l’allée
Qui longea la rivière.
Aussitôt notre compère,
Ce chat profiteur et manipulateur
S’en va encourager
Son maître : «Allez nager
Demain à l’heure
Et à l’endroit magnifique
Que je vous indique.
Votre fortune sera faite
Et nous ferons la fête ! »
Cet ordre parait inouï
Au marquis, mais il obéit
Et sans rechigner
Accepte d’aller se baigner.
Le lendemain, à une minute près,
Le marquis est en place, fin prêt.
Passent alors en grand arroi
La princesse et le roi.
Alors, le Chat très efficace
Hurla : « Regardez, c’est Carabas.
…Au secours ! Il se noie ! »
Reconnaissant Chat Botté, le roi
Ordonna à ses gens :
-« Allez vite, c’est urgent !
Sauvez cet homme du courant. »
Alors, le Chat accourant
Auprès du roi, lui dit:
« Sire, des bandits
Viennent subrepticement
De voler les vêtements
De mon maître ! »
En fait,
Le chat venait
De les faire disparaître
En les cachant dans un boqueteau.
Le roi ordonna aussitôt
D’aller quérir un bel habit
Pour monsieur le marquis.
La fille du roi trouva
Le sieur de Carabas
Fort à son goût :
Il était beau, doux,
Bien fait. En un mot : rare.
De son côté,
Carabas lui avait jeté
Des regards
Si respectueux,
Et si affectueux
Qu’elle en devint immédiatement.
Amoureuse. Le roi, lui aussi conquis,
Pria donc le marquis
De venir discuter
En ses appartements.
Plus tard, Chat botté
Voyant un paysan qui fauchait
Lui dit : « Si le roi s’approchait
Et te demandait à qui
Est cette propriété,
Réponds-lui : au marquis,
Majesté. »
C’était bien deviné
La tête couronnée
Longeait ce pré
Peu de temps après
Et félicita Carabas :
-«Vous avez là
Un bien bel héritage. »
-«Sire, cette terre a l’avantage
De rapporter abondamment
Tous les ans.»
Ensuite, Chat Botté
Rencontra des moissonneurs :
-« Si vous n’allez pas avec célérité
Dire au roi, vous le voyez là-bas,
Que cette étendue de verdeur
Appartient à Carabas,
J’en serais vraiment très fâché
Et vous serez hachés
Par mes hommes
Comme
Chair de pâté. »
Par un curieux hasard, Sa Majesté
Avait justement porté
Ses pas
Vers cette terre,
Après avoir traversé la futaie.
Et il demanda quel en était
L’heureux propriétaire.
-« C’est le marquis de Carabas. ».
Alors le chat qui précédait l’équipage
Du monarque tenait toujours le même langage
A ceux qu’il croisait.
Et le roi se plaisait
De nouveau à féliciter
Carabas. Enfin, Chat Botté
S’approcha d’un superbe château
Bordé d’une grande pièce d’eau,
Propriété d’un ogre fort aisé
Et magicien à ses heures.
Les terres que le roi avait traversées
Tout à l’heure
Dépendaient aussi de ce château.
Chat botté, aussitôt
Demanda à être reçu
Par cet ogre-magicien et si cossu.
-« On m’a dit, est-ce faux,
Que vous savez sans bouger
Vous changer
En toutes sortes d’animaux,
En lion, en éléphant… ?»
L’air triomphant,
L’ogre répondit: « C’est vrai.
En voici la justification,
Regardez-moi de près :
Ne suis-je pas devenu un lion ? »
-« Avez-vous le pouvoir aussi
De vous transformer ainsi
En petits animaux : souris, rats… ?
Personne ne le croira !
C’est impossible ! »
L’ogre reprit : « Impossible ?
Voici : je me change en souris. »
Chat Botté sourit,
Se jette en un temps record
Sur la bestiole grise…Et la dévore !
Sur ces entrefaites,
Le roi arrivait en tête
De son cortège
Le chat, fin stratège,
Lui parla avec feinte politesse :
« Que votre Altesse
Nous fasse la grâce
D’entrer chez le sieur de Carabas. »
Le roi entra,
La princesse à son bras.
En leur honneur,
Fut servi à treize heures
Un repas très copieux
Et vraiment délicieux.
De ce déjeuner exquis,
Offert par le marquis,
Le roi sortit enchanté.
Comme il avait été aussi épaté
Par toutes les propriétés
Et les qualités
De Car abas, il lui proposa
Sans plus attendre,
De devenir son gendre.
Carabas accepta.
Le chat devint grand notable.
Mais il ne fut jamais plus capable
De courir après les souris
Ou de manger des rats même petits !