A ma femme, avec tous les compliments de l’auteur,
LE TOUTOU
Pas de toutou
Du tout.
Je suis trop vieux.
Tu me vois jouer à la balle !
Baballe pour baballe
J’aime mieux
Regarder le rugby…
Au moins je reste assis !
Ainsi,
Pas d’ennui
Toutou
Ne saute pas sur mes genoux.
Et si je suis debout
Il ne se frotte pas aux plis
De mon pantalon.
Et puis, c’est trop long
D’avoir à le promener,
Le nourrir, le toiletter,
Voire le caresser.
Tu m’imagines fouillant
Dans son poil
(c’est vraiment
Pas au poil)
Pendant une heure ou plus
M’enquérant d’une puce
Attrapée dans l’autobus,
Le métro ou le tramway.
Ha ! le beau cadeau, ouais !
Tu me dirais
« t’as l’air mignon
Lui cherchant des poux dans la tonsure »
Pour sûr :
« j’aurai l’air d’un con »
Tu me vois le frottant
Dur comme fer,
Muni d’un tampon d’éther
Pour lui retirer une tique
Fatidique
Evitant
Ainsi toute piroplasmose.
J’en aurai ma dose !
C’est sûr
Il m’aurait à l’usure.
Bref, beaucoup trop d’inten-
Dence et de temps.
Et en plus, s’il aboie comme un loup
On va avoir des ennuis
Avec les voisins du dessus et du dessous.
Alors, non merci !
Ha ! non, pas de dog
J’préfère mon blog.
Si vraiment tu tiens à me faire un beau
Cadeau,
Je te suggère
Cette idée saugrenue
Mais j’espère
Pas trop cucu :
Pourrais-tu (en lieu et place
De l’animal à quatre pattes)
M’offrir à Noël ou à une autre date
Pour que je me délasse
Un beau voyage,
Convenant à mon âge.
Pour l’hôtel, je te laisse le choix
Pourvu que ce soit
Un quatre ou cinq étoiles !
Ce serait fort au poil !