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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 07:55


Le marié, Louis Paty,

Le plus riche fermier du pays,

Était un chasseur frénétique.

La mariée, Rosalie Soubic

Avait été fort courtisée

Car on la savait bien dotée.

 

Pour déjeuner, on s’assit à deux heures.

On mangeait encore à huit heures.

Plus on buvait, plus on engloutissait.

Les fermières oppressées,

Coupées en deux par le corset,

Gonflées du haut et du bas,2855486981_81239ca70b.jpg

Restaient à table par pudeur.

L’une d’elle, plus gênée, du repas

Sortit sa rondeur.

Alors toutes, à la suite, se levèrent

Et revenaient plus joyeuses.

Les lourdes plaisanteries continuèrent.

 

Dans un coin, Trois convives riaient.

Ils préparaient des farces aux mariés.

Bientôt, ils en tinrent une si malicieuse,

Si fabuleuse

Que de joie, ils en trépignaient.

-C’est les braconniers

Qui vont s’en donner c’te nuit

Avec la lune qu’y a !

T’en penses quoi, Louis ?

Le marié alors vers eux se tourna :

-Qu’i z’y viennent, les braconniers !

Son voisin se mit aussi à rire :

-Ah ! i peuvent y venir ;

Tu quitteras pas ta besogne pour ça !

-Qu’i z’y viennent ! J’te dis qu’ça !

 

Après avoir sifflé le dernier verre

D’eau de vie

Chacun partit.

Les mariés entrèrent

Dans leur chambre à coucher

Située au rez-de-chaussée.

Comme ils avaient chaud,

Ils ouvrirent la croisée

Et fermèrent le contrevent.

Le lit était prêt

À recevoir le couple nouveau.


Ils s’enlacèrent dans un long embrassement.

D’un œil sensuel, Louis guettait Rosalie.

S’apprêtant à se mettre à l’ouvrage,

Il quitta son habit.

Elle, avait défait sa robe de mariage

Et lui dit

-Je vais me mettre au lit.

Elle dénoua son dernier jupon

Qui glissa le long de ses jambes, tomba

Autour de ses pieds et s’aplatit en rond

Par terre. Elle l’enjamba,

Et nue, dans le lit s’enfonça

Aussitôt Louis arriva,

Cherchant ses lèvres qu’elle cachait dans l’oreiller

Quand un coup de feu retentit au loin

Dans la direction du bois des Maloins.

Il se redressa inquiet,

Décrocha le contrevent

Et comme il se penchait au dehors, épiant

Toutes les rumeurs de la nuit,

Les deux bras de Rosalie

Vinrent se nouer à son cou. Et le tirant

En arrière, elle lui dit :

-Laisse, viens-t-en !

Il la palpa, la saisit

Et quand il l’étendit sur le lit

Une nouvelle détonation retentit.

Alors Louis, secoué de colère, jura :

-Nom de D… ! ils croient

Qu’à cause de toi,

Je ne sortirai pas ?

Il se rhabilla

Décrocha son fusil

Et sauta dans la cour.

 

Rosalie attendit

Une heure, deux heures,

Jusqu’au jour.

Son mari ne rentra pas.

Alors elle perdit la tête, appela,

Raconta la fureur

De Louis et sa course après les braconniers.

Aussitôt les valets, les charretiers

Partirent à la recherche de leur maître.

On le retrouva à deux kilomètres,

Ficelé des pieds à la tête

Au tronc d’un conifère.

Sa culotte et sa veste

Avaient été enfilées à l’envers.

Un lièvre et deux perdreaux


Récemment tirés

Pendaient à son cou

Avec un écriteau

Posé à côté

« Qui va à la chasse,

Perd sa place. »

 

 


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