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8 février 2016 1 08 /02 /février /2016 09:01

La logeuse et l'étudiant

D’après LA PATRONNE (1er avril 1884)

J’étais à Paris étudiant en droit et logeais dans une pension sérieuse. La patronne de ce logis avait l’air d’un capitaine de paquebot. Elle commandait ses deux employés d’une voix forte, mais elle me soignait comme une mère,

Tous les matins, elle entrait dans ma chambre pour vérifier si mon lit était fait, et si j’avais correctement brossé mes habits portés la veille.

Elle devait avoir quarante ans environ.

Moi, n’ayant auparavant jamais quitté le Pays Normand, j’avais décidé de mener la belle vie à Paris. Ainsi, je déclarai à la patronne que je voulais rentrer à l’heure qui me plairait.

-«Vous ne devez pas trainer toute la nuit. Il est interdit de rentrer après minuit. »

-« Madame, d’après le règlement, vous êtes tenue de m’ouvrir à toute heure.

Si vous refusez, j’irai coucher ailleurs et à vos frais. »

Je dus lui faire impression car, depuis, elle me traita avec une faveur marquée. Elle eût pour moi des attentions, des petits soins, des délicatesses

qui ne me déplaisaient pas. Parfois, au cours d’un repas, je l’embrassais sur la joue par surprise …Rien que pour recevoir la petite gifle qu’elle me lançait !

Un jour, je fis la connaissance de Nicole, une belle étudiante en Lettres.

Comme la patronne se couchait à dix heures, je la fis venir à la pension à onze heures. J’ouvris la porte avec précaution et nous montâmes l’escalier

sur la pointe des pieds.

Puis je devins pressant. J’enlevais un à un ses vêtements. Nicole cédait, mais résistait un peu, retardant l’instant fatal et délicieux.

Elle n’avait plus sur elle qu’un jupon quand tout à coup ma porte s’ouvrit.

Entrait la patronne de la pension…dans la même tenue que Nicole :

-« Je ne veux pas de fille ici ! »

-« Mademoiselle est une amie. Elle venait prendre le thé. »

-« On ne se met pas dans cette tenue pour boire une tasse de thé. Chassez-moi cette fille des rues ! »

Nicole se rhabilla et affolée, s’élança dans l’escalier. Je réussis à la rattraper

et la retint par le bras mais elle me repoussa :

-« Laissez-moi…Ne me touchez pas ! »

Je remontais, penaud, désemparé. La patronne m’attendait devant la porte de sa chambre :

-« J’ai à vous parler, entrez ! »

Je m’arrêtai devant elle, en baissant la tête. Elle avait croisé les bras sur sa poitrine que couvrait mal une chemise de soie fine.

-« Je ne veux pas de filles chez moi, comprenez-vous ? Je ferai respecter mon toit, entendez-vous ? »

Accumulant les indignations, elle m’accablait sous l’honorabilité de sa maison et me lardait de reproches mordants.

Je ne l’écoutais pas. J’admirais sa lèvre sensuelle et son énorme poitrine.

Je n’aurais jamais imaginé qu’il pouvait y avoir d’aussi appétissants appâts sous un déshabillé. Elle semblait rajeunie de dix ans Bizarrement, je me sentais tout remué. Je retrouvais la situation précédente…et presqu’aussi tentante !

J’ai alors regardé son lit. Hum ! Ce lit ! Il devait faire aussi bon dans celui-ci que dans un autre. Quoi de plus troublant qu’un lit défait ? Celui-là me grisait. La patronne maintenant me parlait avec douceur comme si elle allait m’accorder son pardon. Je la saisis par la taille et me mis à l’embrasser, mais à l’embrasser ! Elle se débattait…sans se fâcher et répéta au moins dix fois :

-« Oh ! La canaille…la canaille…la ca… »

Elle ne put achever. Je l’avais enlevée et l’emportais. Je rencontrai le bord du lit. J’y suis tombé… sans la lâcher…

Oui, il faisait fort bon dans ce lit. Glissée à mon côté, heureuse et reconnaissante, elle gazouillait :

-« Oh !...la canaille !...la canaille !... »

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